Petit retour sur ma participation à l’enduro des roches de Saint-Dié.
Réveil à 6 heures, j’arrive sur place à 7h45, les 250 participants commencent à arriver et le soleil aussi.
Je vais tranquillement chercher ma plaque et la puce à placer au guidon pour le chronométrage.
Plusieurs riders viennent me saluer, des vieilles connaissances, des connaissances de connaissances, des gars qui connaissent mon vélo via les forums et évidemment les curieux du fatbike avec les questions d’usage mais vraiment tous très sympathiques.
Les organisateurs ont réussi à bénéficier du matériel Bluegrass orchestré par
Pauline Dieffenthaler car cet enduro, qui pour sa première année d’existence est une manche du championnat de Lorraine FFC mais deviendra dés l’année prochaine une course du championnat Bluegrass.
La rigueur de l’organisation est donc au rendez-vous et tout est réglé comme du papier à musique.
Je saute dans mon harnachement, dorsale, genouillères, gants et casque intégral étant le minimum pour pouvoir prendre le départ.
Le premier départ est donné à 8h30 et les suivants toutes les 20 secondes.
Je pars avec la plaque 64 en ouvreur des Master 2 pour 40mn de liaison (500m de dénivelé).
Je roule tranquille rattrape quelques gars bien sympas partit juste avant moi et nous voilà à papoter jusqu’à la première spéciale.
L’esprit enduro est vraiment sympa et super décontracté pendant les liaisons.
Comme j’ai bien monté, en fait je suis dans les 50 premiers à partir pour la SP1, mince du coup je me retrouve à rouler avec les Master 1, ça risque de rouler plus fort, tant pis.
5, 4, 3, 2, 1, bip, je pars à donf sur un petit single en grès à flanc de colline avec de grosses pierres saillantes et une trace très profonde.
Je sens pas très bien le vélo, je me laisse déborder une fois (gauche/droite dans l’ornière), ça passe, reprends de la vitesse, me laisse déborder une seconde fois beaucoup plus méchamment et là c’est sans appel…
Je décolle et repose la roue avant sur une grosse pierre en grès rose orientée coté pente et je chute comme une merde en faisant un bond dans le dévers d’au moins 10m en roulé boulé, tout ça à seulement 500m du départ, quel con !
Le guidon a fait 180°, la potence a tourné sur la fourche, le levier est passé au-dessus du cadre, les durites de frein sont pliée, la plaque partiellement arrachée.
J’ai un peu mal la cheville droite mais j’autopsie déjà mon fat pour voir si c’est méchant.
Je freine pour repasser le levier au-dessus du cadre, déplie les durites qui semblent très bien se remettre, remets mon guidon droit et ça a l’air de gazer sauf que j’entends déjà le concurrent suivant arriver (déjà 20 secondes de paumées).
Je le laisse passer et j’enquille derrière lui en essayant de me reconcentrer.
J’arrive à le suivre un peu mais le type roule fort et j’ai pas franchement envie de m’en reprendre une donc je calme un peu.
Je commence vraiment à prendre mon pied et à me lâcher en fin de cette spéciale, environ 7 mn.
Petit débriefing avec mes compères durant les 3 kilomètres de liaison en monté qui nous mène à la deuxième spéciale.
Je pars un peu plus zen qu’à la spéciale précédente, elle est plus sympa à rouler, plus de virages en épingle, de sauts, moins rapide et plus courte, moins de 4 minutes.
J’ai assuré et je me suis fait plaisir, après tout je ne joue pas le classement (même si j’aime bien me piquer au jeu).
De nouveau une liaison de 4 bornes en montée (évidemment), là je trouve que ça traîne vraiment mon petit groupe recolle avec un autre de devant, c’est pas mon rythme donc je les double et retrouve d’autres enduristes au départ de la troisième spéciale.
Pour le coup je suis dans les 40 premiers à partir, m’en fout on verra bien.
Je commence à avoir un peu faim, je mange une barre céréale et bois pas mal.
Aller hop, intégral et c’est repartit !
Cette spéciale est encore un peu différente, alternant le lent et le rapide, des grosses marches à franchir, des sauts, ça j’aime et je ne me fait pas reprendre tout compte fait.
Elle dure environ 6mn de pur bonheur.
J’arrive en bas, ravito, ça discute, je vois de nouveaux visages et papote avant de repartir vers la dernière spéciale.
Encore 400m de dénivelé, la montée et raide et technique, je force un peu, il fait très chaud et je double encore plein de concurrents qui se traînent avec leurs gros vélos !
Cette montée est dure mais c’est la dernière et j’ai la pêche après ce ravito bien fourni (saucisson, fromage…).
Bref, j’arrive en haut dans les 30 premiers à partir, oui je sais je suis con mais moi mon truc c’est plutôt le XC et il me faut un rythme dans les montées.
La spéciale 4 commence par un grand raidillon et enchaîne plein de virages très serrés que je dévale plein balle, je passe certains endroits complètement à l’arrache mais ça passe et je prends mon pied grave.
Elle semble interminable cette descente mais que c’est bon, je commence à tétaniser au niveau des mains mais je m’en tape.
Le bas de la spéciale reprend un chemin plus large très rapide entrecoupé de chicanes nous faisant remonter dans le talus, les premières chicanes passent très bien et la dernière arrive sur une marche d’environ 1m50.
J’ai rien anticipé du tout, j’arrive vite et pas moyen d’éviter le saut, je me réception pas trop mal en essayant d’amortir au maximum mais mes poignets encaissent un peu mal (merci la fourche), surtout le droit, je manque de faire un tout droit dans le virage suivant et termine cette dernière spéciale d’environ 8mn.
Franchement c’était la plus longue et la plus belle, trop génial comme dirait ma gamine !
Petit attroupement en bas avec quelques spectateurs, « whoua les pneus lui ! ».
J’enchaîne tranquille la liaison finale pour finir le 24ème à boucler cet enduro, purée les enduristes roulent super fort dans les spéciales mais ils se traînent à mort sur les liaisons.
En revanche et c’est bien dommage car c’est le plus important, je suis au fin fond des résultats par spéciales, je m’en doutais un peu, surtout avec ma gaufre dans la première spéciale (168 sur 250).
Y’avait du beau monde, Rémi Thiron termine premier (8mn devant moi, un extra-terrestre) devant Rémy Absalon et Alexis Noirot.
C’était vraiment intéressant, le Fat est franchement roulable en enduro mais il lui faudrait quand même une fourche suspendue.
Faut vraiment se méfier des singles creusés, c’est piégeant en Fat, on rebondit gauche/droite dans l’ornière et zou.
J’étais le seul à rouler en fatbike et également le seul en tout rigide mais d’après certains riders, il y aurait deux alsaciens qui rouleraient sur des manches d’enduro avec des Fatbike semi-rigides, d’après ces dires, les deux types envoient du bois et ne font pas de figuration.
En conclusion, à refaire dés que possible (en plus maintenant que j’ai tout le matos) mais avec une fourche suspendue, ça tombe bien, j’ai une Lefty qui me tend les bras…
