Eh, eh !
C'est à moi que revient l'honneur de faire le premier CR d'essai de Fat Bike de Melivelo
Qui plus est sur un proto unique pour l'instant mais préfigurant une longue lignée de vélos à gros peuneus bio-conçus faits main en France (donc parlons français)
Alors pour résumer, je dirais : "Qui peut le plus, peut le plus !"
Je pourrais aussi dire : "Vend Surly Karate Monkey taille S ayant appartenu au sosie de JC (en plus fat, certes...
)"
Evidemment cet essai n'est pas l'essai des fat dans leur généralité mais celui d'un Fat Salamandre. Je ne doute absolument pas que divinement guidé comme je le suis, j'ai conçu et construit le cadre ultime qui par ses qualités dynamiques compense tous les défauts du fat. Donc effectivement, les fat sont des vélos lourds et patauds dans leur globalité mais le mien est un avion
Plus sérieusement qu'est ce qu'il ressort de cet essai ? Qu'un fat c'est un 29" mais en mieux ! Certes le poids global est important (avec des jantes à 1150g et des pneus encore plus lourds il faut pas non plus demander la lune) mais on peut gagner sans effort financier près de 2 kg sur la bête. Par contre, une fois sur le vélo ça ne se sent pas franchement. Plus étonnant encore, l'effet scotch, que je n'avais pas noté sur le pneu avant mais que j'attendais plein pot sur le pneu arrière, est lui aussi inexistant. Quand j'appuie sur la pédale, je ne sens pas mon énergie passer dans le pneu, pas plus que sur mon KM en tout cas (qui n'est plus monté avec les Kodiak, je le signale). Etonnant.
Le seul truc un peu bizarre que j'ai pu ressentir, c'est sur bitume et à basse vitesse, une tendance de la direction à engager, probablement en raison des appuis peu conventionnels du pneu. Mais ce n'est pas gênant dès que ça roule et sur terrain plus souple.
Passé le trajet routier jusqu'à Saint Paul pour aller briefer les gars qui bossent sur la piste de BMX, j'ai embrayé sur mon parcours vélotaf habituel. Sur les portions descendantes c'est évidemment un régal. Un vrai confort (je devrais dire douceur), un grip phénoménal et une sensation de sécurité même quand ça prend de la vitesse.
Mais c'est sur les sections ascendantes que c'est le plus bluffant (je parle bien évidemment du terrain difficile sur lequel je roule, sur un terrain roulant, un petit 26" light serait évidemment meilleur) : plus aucune question à se poser, le pneu arrière a du grip et ne butte jamais sur un obstacle (pas plus que le pneu avant d'ailleurs). ça peut même devenir limite frustrant car il n'y a plus besoin d'être subtil dans le pilotage. Plus besoin d'enrouler, de cabrer, de soulever la roue arrière, de réfléchir si on peut ou pas appuyer sur la pédale en raison du grip derrière. Non, il suffit de pédaler et ça grimpe très facilement.
En fait le gros défaut du fat c'est qu'il est anti pédagogique : avec ça plus besoin d'apprendre à se servir du vélo. Un peut comme la suspatte d'ailleurs, logique, mais encore plus net sur les questions de motricité.
En définitive, je laisse beaucoup moins d'énergie dans toutes les montées rocailleuses qu'avec mon KM (qui est pourtant déjà un 29"). Ce que je vais dire n'est pas quantifiable facilement mais je suis intimement convaincu que sur ces terrains, le rendement global est meilleur que celui d'un vélo classique. Peut être que ça pourrait se mesurer tout connement avec un cardio, en comparaison entre deux vélos...
Le Fat c'est pas que pour la neige et pour le sable. J'avais déjà eu l'occasion de tester son grip sur des rochers ou des racines humides et là j'ai confirmation que dans les cailloux c'est meilleur aussi. En fait le fat c'est fait pour tout ce qu'on peut appeler vraiment du VTT (pas de la balade sur pistes de tracteurs quoi, encore que...)
La question de la compatibilité Fat et SS ne fait plus sens dans mon cerveau. Autant elle était réelle jusqu'il y a peu, autant je suis maintenant convaincu que le fat est un allié du SS. Les deux sont complémentaires comme l'était déjà le 29 mais encore plus.
Et puis, il y a une autre question que je ne me pose plus. C'est celle de l'avenir de mon KM. Tant que celui là n'est pas terminé, peint, et finalisé, ce brave petit Surly à grande roues ne peut se considérer qu'en sursis
car je ne vois pas, dans mes conditions de roulage, ce qu'il peut m'apporter de plus qu'un fat. Par contre, je peux très facilement quantifier ce que le fat m'apporte et ce que lui ne m'apporte pas...
EDIT : en tant que créateur du topic et aussi nouveau constructeur de Fat Bikes, je me suis permis d'éditer le nom du sujet. Certes, le Fat doit beaucoup à Surly et au Pugsley, mais il n'est plus le seul fat du monde et comme de toute manière, tous les fat font déjà la pub de Surly de par leurs pneus...