par Simplet (funky) » 28 Mar 2007 00:07
Attention, pavé !
Salut les amateurs de fixe,
Le Il Pompino de Cyrus, ainsi que certaines questions sur ce forum me poussent à un double coming-out : je pratique le pignon fixe depuis 1 an et demi et j’ai moi-même depuis deux mois un Il Pompino, avec une fourche en acier et la Brooks miel qui va bien.
Je vous explique en quelques (nombreuses) lignes comment je suis tombé dedans et je vous dis ce que j’en pense …
Bon, comme beaucoup d’entre vous, je fais du VTT, je n’ai jamais touché à un vélo de route classique, et j’utilise autant que possible le vélo pour me déplacer, surtout pour aller à Paris (15 km à vol d’oiseau, 30 minutes de voiture suivies de 30 minutes pour trouver une place, zut je n’ai pas de carte d’abonnement …ou 45 minutes pèpère à vélo)
Problème : les vtt ont de gros boudins, sont attractifs à voler et inutiles pour promener un jeune bébé dans un porte-vélo.
Oui, mais les fines sections des vélos de courses crèvent facilement quand on saute sur les trottoirs, et puis c’est ennuyeux à conduire …
Conclusion, il me fallait un vélo typé cyclocross, acceptant des pneus solides pour rouler sur les chemins avec un jeune enfant dans le dos, et involable parce que pourri …
Et pourquoi pas un pignon fixe pour rendre le tout plus ludique et s’affranchir des vitesses et dérailleurs, à peu près inutiles en région parisienne ?
Hop, une merde achetée sur e-bay 10 euros, une vieille roue avec cassette à visser, un pignon de 16 dents (le seul qui restait au vélociste du coin), pas de contre-écrou (ben oui, j’ai pas la place et la moitié des ‘connaisseurs' interrogés le disaient inutile, l’autre le jugeant absolument essentiel !).
C’est parti …
Compte-tenu du double plateau, deux braquets possibles : 42/16 ou 54/16 …
Bon, je commence doucement : 42/16, l’équivalent du 44/16 sur mon Vtt que j’ai testé en monovitesse de route avant de me lancer …
Quelques petits tours sans m’éloigner de chez moi, en prenant des petites descentes, et en freinant avec les freins pour éviter de dérailler, dévisser le pignon, je ne sais pas, j’ai pas confiance …
De temps en temps, je déraille, mais je freine alors avec le frein avant ; parfois le pignon se dévisse dans les descentes et je me retrouve avec une roue très libre … et je freine.
Bon, vous aurez compris, si le matériel est d’occasion, gardez au moins un frein !
Au bout d’un moment, j’ai confiance, le pignon est absolument bloqué, soudé à la roue et je m’engaillardis à faire des vrais tours, 50 à 60 km avec le porte-bébé chargé.
Le plateau de 42 dents se vrille, je mets celui de 54 (!) ; surprise c’est mieux, je mouline moins dans les descentes, mais contrôle ma vitesse, et je passe en force toutes les côtes …
Pas un bruit, la sensation de contrôler son vélo rien qu’avec les pieds, l’impression de réapprendre à faire du vélo et jamais un coup de frein …
Parmi les temps forts, quelques allers-retours à Paris, plus vite qu’en
Vtt à vitesses, un débile qui me dit de changer de braquet dans une côte bien raide, un cycliste classique sur un scott à 6000 euros qui m’interpelle pour me féliciter, le vélo non attaché qui passe une journée à Paris et surtout un « raid » de 200 km (Chelles-Paris(canal de l'Ourcq)- Palaiseau (coulée verte) -Dourdan-Rambouillet-Fontainebleau-Chelles).
Moi qui fais habituellement1500 km par an en vtt, j’ai roulé en plus 2000 km sur un vélo que je n’aurais même pas essayé s’il avait eu des vitesses…
Bon je suis mordu, je vais m’en acheter un bien sobre, dans la tradition des bike messengers, super léger, pas de frein (je ne m’en sers pas), pas de guidoline (idem), pas de butées de câble, etc …
Je tombe sur ce topic, sur ‘fixedgeargallery’, je me fais une idée sur mon futur fixe, j’en change, je veux une fourche droite, je veux pouvoir mettre des pneus de cyclocross, je veux un matt chester, un IF, un frejus de piste, une selle brooks, je consulte la fixedgeargallery plusieurs fois par jour , j’en deviens accro (get your fix today ? ), çà devient obsédant …
Matt Chester ayant raccroché, et moi devenant plus raisonnable, je me fixe après six mois d’intenses revirements sur le superbe ‘FIXIE INC peacemaker’ (999 euros + 25 euros de frais de port), coup de foudre total …
et commande le jour même un Il Pompino, car il peut recevoir des gros pneus de cyclocross, c’est plus raisonnable pour ma façon de rouler …
586 euros + 60 euros de frais de port, 15 jours interminables à l’attendre, une paire de pédales automatiques spd, un braquet de 48/18 et c’est parti pour des sensations encore nouvelles :
Un vélo de 9 kg (le vieux en faisait 12), le guidon midge ; je peux bloquer la roue et déraper (les cantilevers n’ont jamais servis …) et je contrôle ma vitesse dans toutes les descentes, c’est absolument génial … Il faut que je travaille les backwards .(regardez ceux de June sur OldSkoolTrack.com !)
Ah oui, pour les quelques questions que Cyrus pose dans la page précédente:
Descendre et monter un trottoir ne posent aucun problème en « décomposant » un bunny-hop : on soulève l’avant, puis l’arrière et on repose délicatement en continuant à faire tourner les jambes (un pneu de 28 C de section est à mon avis un minimum pour ne pas crever par pincement si ça tombe mal).
Le seul truc très difficile est le véritable bunny-hop ; en dessous de 15 km/h, c’est facile mais presque inutile, au dessus c’est la boîte presque assurée car il faut absolument penser à repédaler à l’atterrissage.
En dépédalant, le ralentissement est en général suffisamment important ; et j’aurais tendance à dire que c’est le frein avant qui est indispensable (je n’en ai jamais eu besoin, mais je n’ai jamais fait que des « faux » freinages d’urgence, je ne sais pas et ne veux pas savoir ce qui se passerait en véritable situation d’urgence sans frein…).
Le seul reproche qu’on puisse faire au Il Pompino est la chaîne originelle qui a cassé au km 50 en pleine descente, bloquant la roue arrière ...
Voilà mille excuses encore pour le pavé et que le fixe par jour continue à égayer nos matinées devant l’ordinateur…