bombfull a écrit:Mode je remets une pièce : c’est pas un peu tatillon face aux variations de pression liées au delta de température au cours de la journée ?
[mode Jamy]Imaginons la situation probable d'un vélo stocké dans un garage à 20°C qui sort de bon matin, un jour de gel. Considérons 0°C pour simplifier.
L'air se comporte comme un gaz parfait aux pressions de nos pneus de vélo, donc en utilisant la
loi des gaz parfaits, on peut se faire une idée. La formule est la suivante :
P . V = n . R . TAvec P la pression (exprimée en Pa),
V le volume du gaz (m3),
n la quantité de matière (mol),
R la constante universelle des gaz parfaits (≈ 8,314 J K−1 mol−1),
T la température absolue (K).
Dans notre cas, on peut considérer que le pneu est à volume V fixe. Ce n'est pas tout à fait vrai*, mais ça simplifie le raisonnement. C'est pareil pour la quantité de matière gazeuse dans le pneu notée n, qui ne change pas après le gonflage (sauf si le cycliste crève sur le pas de sa porte
).
Le cycliste matinal passe de 293K (20°C) à 273K (0°) en franchissant la porte de son garage. La température chute de 7%, donc pour équilibrer la formule, la pression chute d'autant, puisque nous avons considéré tout le reste comme constant dans notre exemple.
Cet exemple simple est loin d'être irréaliste. Il montre qu'effectivement, la température a un effet non négligeable. Sur un pneu gonflé à 10bar, la variation de pression serait de 0,7bar avec l'écart de température considéré de 20°C. À 5bar, la variation serait divisée par deux (0,35bar). À 2,5bar, elle est de 0,175bar. Etc.
[/mode Jamy]
[mode professeur de physique]* Vu le coefficient de dilatation thermique des caoutchoucs, le pneu se rétracte sous l'effet de la chute de température. Sur une roue de 29 x 2.00", j'estime la réduction de circonférence à ~10mm (~2220mm -> ~2210mm) sous l'effet du gradient thermique de -20°C de mon exemple.
En considérant que l'effet est similaire dans toutes les directions du pneu, la réduction de volume serait d'environ 1,5%. Ça réduirait l'influence de la température à environ 5% pour l'écart de 20°C considéré. Ou 1% pour 4°C, ou 0,25% pour 1°C.
Nota : Je vous passe l'influence d'une jante aluminium sous l'effet thermique considéré ou encore l'échauffement du pneumatique au roulage, c'est du troisième ordre au moins...
[/mode professeur de physique]Bref, tout ça pour confirmer le propos de bombfull : la température peut avoir un effet comparable à la précision recherchée, dans certains cas.
Dans ma pratique de cycliste, je rencontre rarement des écarts de 20°C, par contre. Dans la majorité des situations, où les variations de température n'excèdent pas 10°C au cours d'une même sortie, la précision de mesure n'est pas gâchée. Et c'est d'autant plus vrai que j'utilise des pressions plutôt faibles.
Aller, je vais coucher mon cerveau de
geek.