Le voilà, le CR!!!
En statique :
- Le vélo est sympa à regarder. Les lignes sont classiques - on est loin du SkYde (que j'adore aussi!).
- La couleur est sobre et la peinture à l'air ultra résistante - testée au montage des guides gaines sur le cadre.
- Les tubes sont imposants par leurs diamètres. Le poids est en conséquence : un petit peu plus de 3 kg, le cadre nu!
- Le dérailleur avant "alourdi" un peu la ligne par rapport aux photos des magazines, mais on s'y habitue vite.
- Techniquement, c'est que de l'éprouvé : BdP vissé classique, pattes arrière coulissantes. Le "Yoke" de la jonction des bases et du BdP est le même que celui du UNIT mais coupé plus court - ce qui donne des bases à 415 mm mini pour le "honzo" au lieu des 435 mm pour le UNIT.
La seule nouveauté, c'est la douille de direction en Ø 44 mm, ce qui permet de monter soit un pivot en 1"-1/8", soit le nouveau standart conique (comme c'est le cas chez moi).
- Le montage est classique - à part le dérailleur avant, fixé grace à un collier au standard "Direct Mount" de chez Problem-Solver. Je ne rentre pas dans les détails, tout ce voit sur les photos, plus haut.
Juste dire que le montage du dérailleur avant n'est pas "dans la norme". Du fait du tube de direction très redressé et courbé en bas, le dérailleur se retrouve en postion trop avancée et son angle d'inclinaison par rapport à la base est trop redressé.
Du coup, le déraillement se fait un peu plus sur l'arrière de la fourchette et je ne peux pas descendre le dérailleur suffisamment pour laisser à la chaine suffisamment d'espace entre elle et le bas de la fourchette (le pontet qui relie le côté gauche et le droit de la fourchette).
Quand je suis sur le petit plateau, la chaine est trop près du pontet pour pouvoir utiliser les 3 plus petits pignons de la cassette - il ne s'agit que de frottement, de toute façon, pas d'un blocage mécanique.
Dans la pratique, ce n'est pas du tout genant car le croisement de la chaine qui s'impose pour que cela pose problème est complètement inutile - en tout cas, je ne m'en sert jamais.
En Dynamique :
- Le circuit que j'ai fait est un bon test pour ce vélo. 35 km, 800 m de D+.
Les deux tiers en montée et descente sur pistes forestières plus ou moins roulantes (cailloux) et plus ou moins pentues (je crois bien avoir un court passage à plus de 25 % en D+).
Le tiers restant sur un GR monotrace descendant, tournant; avec tout ce qu'on peut trouver dans le coin : pierres roulantes, marches, gros galets enchâssés, buissons "nerveux", des parties très rapides et d'autres très lentes - bref, un vrai bonheur!
- La piste forestière était surtout l'occasion de tester la capacité du vélo à rouler "au train", assis, à la façon d'un XC - ce qui n'est pas sa fonction première.
Et bien, pour un vélo prévu à l'origine pour dévaler les pentes, je dois dire que j'ai été surpris!
Déjà, le Maxxis Beaver 2.0 monté à l'arrière à fait son job sans broncher, en toute circonstance et quel que que soit la nature du terrain. Terre damée ou pas, pierres enchâssées, terrain gras, gravillons sur bitum... impossible de le faire "riper" en traction - et ce aussi bien assis qu'en danseuse.
De la glue!
Mais plus que ça, j'ai été épaté par le vélo dans son ensemble. Son comportement est sain et, malgré un réglage des bases au minimun (à 415 mm), quasiment aucun signe de délestage de l'avant (qui lui est long)!
Aucun besoin de se balancer exagérément vers l'avant ou de se mettre en danseuse - tout est passé assis, sans se battre avec la machine.
La tige de selle redressée (74,5° d'angle) y est aussi pour quelque chose, en positionnant le pilote sur l'avant du vélo.
Même dans la partie la plus raide de la montée, sur un chemin bétonné usé et recouvert de gravillons, je suis passé le cul sur la selle - étonnant!
Evidement, le poids total de l'engin (autour des 13 kg) - et la monte des roues et pneumatiques, incitent plus au roulage "au train" qu'a l'attaque et les relances "à tout va". Ce n'est pas un vélo "explosif". Mais il reste vivant - merci l'acier - et quelques "fantaisies" sont toujours possible; si ça ne dure pas trop longtemps!
Le poste de pilotage est aussi à la fête...
J'ai fait pratiquement toute la partie de piste large avec la fourche débloquée. Faut dire que j'avais un peu surestimé la pression à mettre et que j'ai dû m'arrêter dans la descente finale pour la dégonfler d'un "poil".
Dans les montée, c'est calme - RAS.
Mais dès que la pente s'inverse, les qualités premières de l'engin ressurgissent!
Le Maxxis Ardent en 2.25 est un rail en courbe et il n'a pas peur des appuis.
La direction est stable (68° d'angle à l'avant) et, soyons clair, ce "machin" est fait pour prendre de la vitesse!
Le vélo est très sécurisant. Sur les pistes forestières, on se surprend à pédaler encore et encore pour reprendre de la vitesse car on en veux plus.
- Evidement, après avoir testé le vélo un peu hors de son contexte, viens le moment où il va retrouver dans son milieu naturel : La descente technique et ludique.
Le vélo ne demande que ça. L'avant passe et l'arrière suit!
Evidement, ce n'est pas un "toumou"... attention aux gros "coup de raquette" qui peut envoyer l'arrière du vélo - voir le pilote

- hors de la piste!
Mais, même si je me suis fait un peu "brasser", au début, à cause de la fourche trop gonflée, on va vite. Tellement vite qu'il faut aussi penser à bien serrer le ressort de ces "pédales auto" sous peine de déclipser, au mauvais moment - évidement!
Je suis passé partout largement aussi vite qu'avec le Salsa "toumou" (en 100 mm devant et derrière) - sauf dans les passages très cassants ou l'arrière du vélo calme un peu plus les ardeurs du pilote.
Dans les passages plus techniques, il faut pas hésiter à rester plus sur l'avant qu'avec un vélo tout rigide (comme mon SkYde). La fourche + les roues de 29" avalent tout et les 68° permettent de stabiliser l'avant - mais sans le rendre "camionesque".
Au contraire, en s'écrasant, la fourche redonne un peu plus d'angle à la direction et le vélo devient maniable quand on en a besoin!
La fourche, avec son axe de 20 mm, est géniale - une fourche rigide avec amortissement! Ca met vraiment le pilote en confiance, aussi bien à haute vitesse que dans les sections très cassantes.
Conclusion :
- Au final, que dire ?
Que je suis très content de ce vélo. Si on accepte le surpoids occasionné par sa conception de départ, c'est un engin bien plus polyvalent qu'il n'y parait. Je crois que c'est vraiment un VTT très versatile - un vrai couteau suisse!
Le double plateau avant est un vrai plus et que je suis très satisfait de mon montage qui, s'il n'est pas 100 % "dans les normes", fonctionne sans aucun souci et se fait complètement oublier.
Bref, pour ceux qui veulent un "engin" plus "engagé" pour sortir des randonnées "pépères", qui ne veulent pas d'une "danseuse" de XC fragile, qui aime le materiel "agricole" rustique et indestructible, qui veulent un vélo à tout faire... ce kona honzo ne pourra que les satisfaire!

"C'est vrai... Je suis une grosse quiche - mais j'ai des bonnes fiches!"