mon 1er enduro en fatbike (et mon 1er enduro tout court

)
on était 3 fat, un spé, un en bois (superbe) et le mien.
bref
L'Enduro (Excitation Naturelle DU Rider en On-one*)
Qu'est ce que l'enduro (à part un anagramme tout naze) ? c'est simple.
l'enduro est au VTT ce que le rally routier est à la moto, ou ce que l'enduro est à la moto cross.
en clair, une succession de spéciales (chronométrées) reliées entre elles par des liaisons (pas chronométrées mais où il ne faut pas trainer non plus).
La grosse différence entre l'enduro en moto et en vtt, c'est qu'il y en a un où il faut pédaler plus que l'autre (je le sais, j'ai testé les 2). A titre personnel, je note aussi que je me roule plus par terre en moto qu'en vtt (c'est pas faute d'avoir essayé en vtt, mais que voulez vous, le fat, c'est magique pour rattraper les excès d'optimisme).
bref, il y a quelques mois, je faisais un stage de vtt chez Crazy Wood. Le moniteur m'avait parlé de l'enduro qui y était organisé ce 30 août. après moulte tergiversion , genre chui vieux, j'ai mal à une cheville, j'ai mal à l'autre (véridique, je me suis fais mal en skate hier soir), j'ai un gros rhume, je me suis levé ce dimanche matin à 5h55 (je le sais, j'avais regardé l'heure à 1h33, 2h50, 3h20 et 4h45), j'ai pris un déj rapide, j'ai chargé le fat sur le porte vélo, et gooooooo, régulateur de vitesse calé sur 109 kmh, direction Bignan.
J'arrive à l'heure à 8h25, je me gare, je m'équipe, je vais chercher ma plaque. je constate que j'ai le numéro 156 (sur 162), et que ma 1ère spéciale est à 9h51 (c'était bien la peine de me lever aux aurores tiens **).
je constate qu'il y a 2 autres fats, dont un en bois, superbe. On se dirige vers la 1ère spéciale, en roulant cool, pour s'échauffer. à un moment, y'a un gros tas de riders dans les bois, et on entend un gars qui crie toute les 20 secondes "3, 2, 1, go". ça doit être là.
bon, avec le 156, j'ai le temps de faire le pipi de la peur (plusieurs fois), me demander pourquoi je suis là (plusieurs fois), discuter avec d'autres pilotes, des expérimentés (avec la liste et les horaires de spéciales scotchés sur le cadre), et des newbies comme moi.
Les numéros défilent, le numéro 100 part, le 110, le 145, je me mets dans la file d'attente, allume la gopro, ajuste le masque. le 155 part, je m'avance, le préposé au départ annonce "20 secondes". D'un seul coup, dans ma tête, je suis à Saint Lager, je suis au Lac de Maine, je suis à l'Arzelier, je suis à l'Alpe d'Huez, le Totalvrac est devant moi.
j'entends une voix qui me dit "3.2.1 gooo". je vise entre les rubalises, je pédale, ça descend, je slalomme entre les arbres. j'ai déjà les jambes qui chauffent, un virage serré et..... ça monte. aaaaarg, je monte 5 vitesses d'un coup, ça mouline, je passe le raidillon, ça descend, ça secoue, je vois un gars sur le coté qui hurle "156 !!!", je passe une dernière marche, et je passe devant le chronométrage.
j'ai les jambes en cotons, ça brule, j'ai plus de souffle. j'ai fais une spéciale, il en reste 7...
Je prends un peu d'eau, une barre de céréale (en fait, ayant déjeuné à 6h00, ça aurait été judicieux de la prendre avant la spéciale

), et direction la 2e spéciale. j'ai tellement les jambes en cotons que je manque de m'en coller une en poussant le vélo à pied. on se calme, on va remonter doucement, je suis avec le 154 et 155 (on fera toute la course ensemble), on discute, on mouline, on remonte. longtemps. longtemps. longtemps. on stresse un peu, il y a un horaire de départ pour la 2e, et en fait, on arrive large, facile 10 mn en avance.
on se pose, on discute "là j'ai failli m'en coller une ", "moi j'ai tapé l'arbre", etc etc. bonne ambiance quoi.
on approche, c'est bientot mon tour, le gars annonce "10 secondes". damned, j'ai pas allumé la gopro. 5.4.3.2.1 tant pis, pas de gopro.celle ci est une spéciale de pure descente, des enchainements super sympa, des sauts, des ornières, tout pour plaire.
les 8 spéciales s'enchainent en même temps que les riders fatiguent. le plus dur est de rouler "à vue". il n'y a pas de reconnaissance en enduro (normalement), donc quand on arrive sur une bosse, il faut décider en 1/4 de secondes si on saute ou pas, si derrière c'est un mur ou un virage, si ça donne sur du plat ou sur un raidillon.
bref, faut improviser. Tout le temps. Et ça, c'est plutôt sympa, et ça donne lieu à quelques frayeurs. Genre on passe entre 2 arbres, un virage à 90 degré qui donne sur une marche qui peut soit se sauter pleine balle, soit se prendre au ralenti, mais pas entre les 2. ou alors on rentre dans un virage, on voit une bosse en sortie, et un vélo dans les buissons, genre "y'a peut être un piège". Les 8 spéciales étaient top, il y avait tout ce qu'on peut
trouver sur une piste de descente, des grosses bosses, des petites, des marches, des descentes bien verticales avec de la caillasse, des virages relevés, des enchainements de virages entre les arbres (super sympa ça, droite, gauche, droite, gauche, relance, droite, gauche, etc).
Ce que j'ai trouvé le plus dur physiquement? la 1ère spéciale, et ensuite les liaisons. Avec le casque intégral, les protèges tibia, la dainese complète, j'avais "un peu" chaud.
mais cétait vraiment sympa, il y a moyen d'avoir pas mal de dénivellé en bretonnie, et l'ambiance était vraiment bonne.
pis c'est bien, on n'a pas le temps de stresser sur les obstacles

* oui, c'est nul, et alors? c'est moi qui décide de mes blagues d'abord

** en fait il fallait récupérer les plaques avant 8h45

ps: le fat en bois finit 1mn devant moi au scratch, je fais 136 sur 156, l'an prochain, je m'entraine
tom4