Dimanche 21 mai :
8h30, le réveil sonne et je sors de mon sac de couchage. Il fait complètement noir dans le dortoir, pas une fenêtre dans ce fichu abri anti-bombes...
Je retrouve dehors Kera et Michaël qui sont levés depuis une heure et en ont profité pour se ballader dans Leuk - Susten de bon matin. On se prépare un café bien serré, j'en ai besoin, j'ai les yeux collés comme d'habitude. Et j'ai les jambes raides du fait des nombreuses bières ingurgitées hier.
Max arrive avec du pain frais, nos compagnons se lèvent les uns après les autres et le petit-déjeuner est délicieux et sympathique. Serge, du magasin
Hot Point, lui aussi présent à Piolenc et sa copine nous retrouvent. Je me réveille doucement, mais je crains un peu la course. Le parcours est très plat avec quelques portions de route, d'après les échos et mon rapport 36-18 ne joue pas en ma faveur. Qui plus est, même si la sensation de jambes raides passe doucement, j'ai peur que cela revienne au grand galop au premier effort soutenu...
Vers 10h, nous quittons l'école en groupe à vélo pour nous rendre sur le lieu de la course. Nous sommes un tout petit groupe, mais le niveau me semble homogène. Serge roulait quasiment à la même vitesse que moi à Piolenc, mais il a un rapport plus gros aujourd'hui (38-16). Christoph était beaucoup plus rapide à Piolenc et il a décidé de rouler avec son vélo de cylocross, un Spot singlespeed monté au top qui va lui donner un gros avantage sur les portions de plat. Et je crains un peu Tom et son quintal de muscle surpuissant. Je vais faire au mieux.
Nous partons en même temps que les masters 2, qui sont une bonne douzaine. Ils sont devant nous au bord de la ligne de départ, sur leurs vélos, prêts à en découdre. 5m derrière, nos vélos sont couchés au sol et nous sommes encore 10m derrière debout en attendant le top départ. 10h30, c'est le coup de canon. Les masters s'envolent pendant que nous courrons vers nos vélos et les enfourchons aussi vite que possible. Je suis devant avec Serge et on rattrape les derniers des masters.
Sur la première section de route, Christoph, Jochen et Tom reviennent sur nous. J'augmente la cadence pour rester avec le groupe. Ca roule vite et je ne suis pas encore chaud, ça fait mal. On passe le pont, on tourne à droite et on bifurque à gauche dans les singletracks techniques. Je suis juste derrière Serge et Tom et je suis sans problème. La deuxième section de route voit Christoph revenir sur nous. Je peine à suivre.
Heureusement, on retrouve rapidement les chemins et une portion technique qui me permet de revenir sur Serge qui mène toujours. On finit le premier tour et c'est reparti. Dans la première section de route, Serge, Tom et moi doublons une fille, ma roue avant vient frotter la roue arrière de Serge et je manque de me gaufrer et par là même nous mettre tous les 4 au tapis. On a eu chaud.
Serge mène toujours après la première section technique. Tom revient sur la section de route et ils me lâchent un petit peu. Je reviens sur le chemin large qui suit et j'attaque à l'entrée du singletrack technique. Je profite de mon petit rapport qui convient à merveille à cette partie du parcours. Je lâche rapidement Tom et Serge et finit le deuxième tour en tête. Il en reste deux.
J'ai peur d'être parti trop tôt. Les sections de route sont un calvaire avec mon petit rapport mais les coureurs des autres catégories me servent de repère et de motivation. Ils me lâchent légèrement au moindre bout de route plat, mais je fonds sur eux à la moindre montée et dans les passages techniques. Je me motive comme je peux et fais en sorte de rester lucide et frais. Je fais attention à ma respiration et je calcule mon effort sur les portions de route pour récupérer et attaquer le moindre chemin comme si ma vie en dépendait.
Serge revient légèrement à chaque portion de route, mais je finis le 3ème tour avec environ 1min d'avance. Je ne suis pas au top, mais l'adrénaline fait que je me lâche sur le 4ème tour. Les jambes tournent bien, je fais gaffe à mes trajectoires et je limite mes freinages au maximum, je suis au taquet et ça paie. Je survole les passages techniques, les coureurs à vitesses et suspensions m'y ralentissent systématiquement mais la moindre occasion de doubler est prise.
Finalement, j'arrive avec 2min d'avance sous les encouragements de Max, Tom (qui a chuté et cassé sa selle) et Cécile après un peu plus d'une heure d'effort. Un gigantesque sprint, en fait. Je finis 4 ou 5ème de la catégorie masters 2 avec laquelle nous étions partis. Pas mal, compte tenu du parcours pas du tout adapté au singlespeed, du fait des trop longues portions de route.
Une bière a la main, nous accueillons les arrivants. Serge arrive deuxième sur son Surly 1x1 repeint en orange et Christophe n'est pas loin derrière. Michaël et son 29"er Curtlo coiffe de peu Jochen et son Orange P7 tout neuf qui lui a causé quelques soucis. Mathias arrive peu après et finalement Kera rejoint l'arrivée le sourire aux lèvres.
On reste sur le lieu de la course le temps de voir les bambins courir, c'est rigolo. On traîne un peu puis on rejoint l'école, petite cérémonie de remise des prix entre nous. Tom le briseur de matos n'en revient, il repart avec un moyeu avant Chris King alors que je gagne un fromage suisse. Il faut bien une compensation...
Après ça, on se sépare trop vite, comme toujours. Gybe et moi sommes les derniers à dire au revoir à Max, Cécile et Christoph. On ne reprend pas la route immédiatement pour autant, on profite un peu du lieu pour aller faire un peu d'image sur le pont suspendu repéré la veille. Il fait beau, le paysage est magnifique et on est bien.
Malgré tout, il faut reprendre la route à un moment ou un autre. On refourgue les vélos dans le break, je mets des fringues propres, les bidons d'eau à portée de main et mets le contact. Le moteur vrombit et nous nous éloignons en silence et bien trop vite d'un week-end très sympathique qui est passé à vitesse grand V. La voiture avale les kilomètres aussi vite que possible et finalement nous arrivons à Plaisir dans la soirée. Nous sommes claqués, mais ravis. Et déjà nostalgiques de ces moments précieux passés en bonne compagnie.
Vivement l'Allemagne...