Allez, ce n'est pas parce que depuis un peu plus de 5 ans le marché du cycle nous propose de rouler très différents années après années (29er, 650b, FAT, "+"), que la passion et l'intérêt pour les anciens modèles s'essouffle.
Mon Graal, un SCOTT Endorphin;
c'est très certainement un "des derniers" exemplaires (tout est relatif), 20 ans après, encore roulable avant que la casse ne le guette.
Comme on a qu'une vie, autant saisir ce petit plaisir qui sera très certainement temporaire vue la fiabilité dans le temps de ces cadres. Et donc pas sûr d'avoir encore longtemps l'occasion de poser nos fesses sur des Endorphin rescapés.
Étant donné cette relative précarité, le projet sera économique (Merci JeanGui), et le brin de restauration le sera tout autant. Avec la finalité de rouler sur ce petit bout d'histoire et de légende des années 90 (et globalement de l'histoire du VTT).
Bref rappel (d'autres que moi seront plus précis), Il s'agit donc, revendiqué par SCOTT, du premier cadre VTT "100%" carbone sous forme monocoque avec moule. Jusque là les cadres carbones étaient "composites" aussi dans leur assemblage; et donc composés de tubes en carbone manchonnés sur des raccords alu (ou magnésium sûrement).
A noter que les constructions monocoques en carbone existaient déjà sur route, sur piste…
La deuxième ingéniosité technique de ce modèle (après donc le travail de la mise en œuvre du carbone) vient du dessin et travail des bases, massives, surélevées et sans haubans. "Ce triangle arrière si spécial est conçu pour fléchir jusqu’à 15mm au niveau de l’axe du moyeu, et cette flexion suffit à le rendre étonnement confortable sur la plupart des terrains, contrairement aux cadres classiques alu or carbone souvent tape-cul"
Première génération en 95, remodelage du cadre en 98, avec système AVS (Anti Vibration System) et tube diagonal redimensionné (plus gros); et fin de commercialisation avec le millésime 2000.
D'un point de vue cosmétique, la première génération (95, 96, 97) joue le jeu de la sobriété et met en avant la forme et la technique spectaculaire de ce cadre, lettrage discret jaune, laque noire et trame carbone apparente (les plus réussis selon moi).
Les millésimes 98, 99 et 2000 sont eux assez lourds visuellement, avec des codes graphiques "Supercross", Stars & Stripes (Vive l'Amérique!) et couleurs primaires prennent le pas et effacent la richesse et la complexité des formes de ce cadre et des textures tressées du carbone (en 98 sortait aussi le G-Zero, avec la même identité graphique).
Voilà pour le laïus historique et le génie du cadre. Maintenant passons à la restauration (eh non c'est pas encore midi )
Le cadre récupéré est très certainement un modèle 2000. Le projet ne sera absolument pas respectueux de l'équipement de l'époque et ce pour 2 raisons:
- Combien de temps tiendra t'il? Pas d'investissement ni prise de tête, c'est un projet à visée économique;
- C'est un vélo qui devrait rouler, programme urbain et randonneuse dans le Lyonnais et le Mâconnais (Beaujolais, y a pas que SObRE ). Il devra donc être ergonomique et adapté à cette pratique confortable.
Montage:
Difficulté, trouver une tds de 400 en 26.8 …. et c'est fait avec une belle SYNCROS (de quoi donner envi de généraliser la monte de périfs de cette marque, rachetée par SCOTT en 2011… mais non).
Le reste sera donc hétéroclite:
(Brève esquisse)
Mise en beauté, enfin j'espère
Le but premier était de poncer intégralement le cadre, comme j'ai pu le voir dans ce cas
Je n'ai pas poussé le travail aussi loin, par conséquent j'ai opté pour une peinture brillante noire, avec trame carbone apparente sur l'avant du triangle ... avant.
3 pistes pour le lettrage:
- Soit sans;
- Soit jouer le côté noir avec un lettrage ton sur ton, noir / fond noir, discret;
- Soit, et ça a été l'option choisie, "réinterpréter" le look des premiers modèles dans sa livrée noir/jaune historique.
(et donc l'esquisse)
Le cadre est arrivé comme ça:
(donc repeint déjà une première fois)
Maintenant il est devenu ça:
Manque les dernières couches de vernis